Carte de Port-au-Prince

Carte de Port-au-Prince (en créole haïtien : Pòtoprens) au 26 août 2021. Port-au-Prince est la capitale et la ville la plus peuplée d’Haïti. La population de la ville était estimée à 1 200 000 habitants en 2022, la zone métropolitaine étant estimée à 2 618 894 habitants. La zone métropolitaine est définie par l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI) comme comprenant les communes de Port-au-Prince, Delmas, Cité Soleil, Tabarre, Carrefour et Pétion-Ville.

Image satellite de Port-au-Prince.

La ville de Port-au-Prince est située sur le golfe de la Gonâve : la baie sur laquelle se trouve la ville, qui fait office de port naturel, a soutenu une activité économique depuis les civilisations des Taíno. Elle a été incorporée pour la première fois sous la domination coloniale française en 1749. La disposition de la ville est similaire à celle d’un amphithéâtre ; les quartiers commerciaux sont près de l’eau, tandis que les quartiers résidentiels sont situés sur les collines au-dessus. Sa population est difficile à déterminer en raison de la croissance rapide des bidonvilles dans les collines au-dessus de la ville ; cependant, des estimations récentes placent la population de la région métropolitaine à environ 3,7 millions, soit près de la moitié de la population nationale du pays. La ville a été catastrophiquement touchée par un tremblement de terre massif en 2010, avec un grand nombre de structures endommagées ou détruites. Le gouvernement haïtien a estimé le nombre de morts à 230 000. La violence des gangs est répandue et les enlèvements, les massacres et les viols collectifs sont monnaie courante, souvent avec la complicité de policiers et d’hommes politiques.

Géographie

Géologie locale et topographie de la région de Port-au-Prince.

La zone métropolitaine est subdivisée en plusieurs communes (districts). Il y a un anneau de quartiers qui rayonne de la commune de Port-au-Prince. Pétion-Ville est une commune de banlieue aisée située au sud-est de la ville. Delmas est situé directement au sud de l’aéroport et au nord du centre-ville, et la commune plutôt pauvre de Carrefour est située au sud-ouest de la ville.

La commune abrite de nombreux bidonvilles à faible revenu en proie à la pauvreté et à la violence dont le plus notoire, Cité Soleil, est situé. Cependant, Cité Soleil a été récemment séparée de Port-au-Prince proprement dite pour former une commune distincte. La zone du Champ de Mars a récemment commencé le développement d’infrastructures modernes. Le centre-ville est le site de plusieurs efforts de modernisation prévus dans la capitale.

Port-au-Prince est parcouru par quelques cours d’eau, dont la rivière Bâtarde et la ravine du Bois-de-Chêne.

La ville à proprement parler s’étend sur seize collines :

  • Saint-Martin
  • Sans-Fil
  • Bel Air
  • Canapé Vert
  • Bourdon
  • Fort National
  • Saint-Gérard
  • Turgeau
  • Pacot
  • Morne-à-Tuff
  • Poste-Marchand
  • Nazon
  • Bois-Verna
  • Bolosse
  • Nelhio
  • Fort Mercredi

Démographie

Carte topographique de Port-au-Prince en 1994.

La population de la région était de 1 234 742 habitants. La majorité de la population est d’ascendance africaine, mais une importante minorité biraciale contrôle de nombreuses entreprises de la ville. Il y a un nombre important de résidents hispaniques, d’Asiatiques, ainsi qu’un certain nombre d’Européens (nés à l’étranger et dans le pays).

Les citoyens d’ascendance arabe (en particulier syrienne, libanaise et palestinienne) sont largement présents dans la capitale. Les Haïtiens arabes (dont un grand nombre vivent à Port-au-Prince) sont, le plus souvent, concentrés dans les zones financières où la majorité d’entre eux établissent des entreprises. La plupart des résidents biraciaux de la ville sont concentrés dans les quartiers les plus riches.

Économie

Carte de Port-au-Prince et des environs en 1967.

Port-au-Prince est l’un des plus grands centres économiques et financiers du pays. La capitale exporte ses produits les plus consommés, à savoir le café et le sucre, et a, dans le passé, exporté d’autres biens, tels que des chaussures et des balles de baseball. Port-au-Prince possède des usines de transformation alimentaire ainsi que des usines de savon, de textile et de ciment. Malgré les troubles politiques, la ville compte également sur l’industrie du tourisme et les entreprises de construction pour faire avancer son économie. Port-au-Prince était autrefois un lieu populaire pour les croisières, mais a perdu la quasi-totalité de son tourisme et n’a plus de navires de croisière entrant dans le port.

Le chômage à Port-au-Prince est élevé et aggravé par le sous-emploi. Les niveaux d’activité économique restent importants dans toute la ville, en particulier parmi les personnes vendant des biens et des services dans la rue. On pense que l’emploi informel est répandu dans les bidonvilles de Port-au-Prince, faute de quoi la population ne pourrait pas survivre. Port-au-Prince compte plusieurs quartiers haut de gamme dans lesquels les taux de criminalité sont nettement inférieurs à ceux du centre-ville.

Carte de Port-au-Prince et des environs en 1948.

Port-au-Prince a une industrie touristique. L’aéroport international Toussaint Louverture (souvent appelé l’aéroport international de Port-au-Prince) est la principale porte d’entrée internationale du pays pour les touristes. Les touristes visitent souvent le quartier Pétion-Ville de Port-au-Prince, avec d’autres sites d’intérêt, notamment des maisons d’architecture victorienne.

Transport

Routes

Tous les principaux systèmes de transport en Haïti sont situés à proximité ou traversent la capitale. La route du nord, Route Nationale #1, prend sa source à Port-au-Prince. La route du sud, la Route Nationale #2 traverse également Port-au-Prince. L’entretien de ces routes a cessé après le coup d’État de 1991, ce qui a incité la Banque mondiale à prêter 50 millions de dollars américains destinés à la réparation des routes. Cependant, le projet a été annulé en janvier 1999, après que les auditeurs ont révélé de la corruption. Une troisième grande route, la Route Nationale #3 d’Haïti, relie Port-au-Prince au plateau central ; cependant, en raison de son mauvais état, son utilisation est limitée.

Transport public

La forme la plus courante de transport public en Haïti est l’utilisation de camionnettes peintes de couleurs vives comme taxis appelés « tap-tap ».

Port maritime

Le port maritime, Port international de Port-au-Prince, compte plus de navires enregistrés que n’importe lequel des douze ports du pays. Les installations du port comprennent des grues, de grands quais et des entrepôts, mais ces installations sont généralement en mauvais état. Le port est sous-utilisé, peut-être en raison des frais de port considérablement élevés par rapport aux ports de la République dominicaine.

Aéroports

Image satellite de l'Aéroport International Toussaint-Louverture le 16 janvier 2010.

L’aéroport international Toussaint Louverture (Maïs Gâté), qui a ouvert ses portes en 1965 (sous le nom d’aéroport international François Duvalier), se trouve au nord de la ville. C’est la principale passerelle d’Haïti et, à ce titre, elle gère la grande majorité des vols internationaux du pays. Le transport vers les petites villes depuis l’aéroport principal se fait par des avions plus petits. Les compagnies fournissant ce service incluent Caribintair et Sunrise Airways.

Patrimoine

Les principaux monuments sont :

  • le Palais national (palais présidentiel) ;
  • le Musée du Panthéon national haïtien (MUPANAH) ;
  • le Palais de justice ;
  • le Palais des ministères ;
  • le Palais législatif ;
  • le Palais des contributions ;
  • la Tour 2004 (construite pour le 200e anniversaire de l’Indépendance – chantier inachevé) ;
  • l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti ;
  • la cathédrale de Notre-Dame-de-l’Assomption ;
  • la cathédrale de la Sainte-Trinité (rattachée à l’église épiscopale des États-Unis) ;
  • l’Archevêché de Port-au-Prince ;
  • la villa Manrèse ;
  • l’Hôtel de ville ;
  • la Banque de la République d’Haïti ;
  • la Caserne Dessalines ;
  • l’ancien quartier général de l’armée ;
  • le marché en Fer ;
  • le Parc de Martissant.

La plupart de ces bâtiments ont été soit gravement endommagés, soit détruits par le séisme du 12 janvier 2010. Leur reconstruction, restauration ou destruction définitive est l’un des enjeux patrimoniaux actuels de Port-au-Prince.

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